HISTOIRE DES MACHINES A VAPEUR : amélioration du rendement
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La première mesure qui a été prise pour améliorer le rendement c'est d'utiliser une distribution avec une phase de détente maximale
(Voir page précédente distribution).
Mesures des performances
Au 19ième siècle les moyens de mesure sont limités : il est très
difficile de comprendre ce qui ce passe dans le cylindre.
L'indicateur de
Watt permet de mesurer la pression dans le
cylindre en fonction de la position du piston.
Inventé par Watt puis redécouvert et utilisé vers 1840.
Pas très précis, difficile de mesurer la surface pour calculer le
travail de la vapeur.
Le
frein de Prony (1821)
qui permet de mesurer le couple de la machine (donc sa puissance en
connaissant la vitesse).
En serrant les mâchoires on augmente le couple M que l'on mesure en
modifiant l ou F pour rétablir l'équilibre (ce qui n'est pas très
facile).
Il y a eu des améliorations pour permettre un fonctionnement dans la
durée en utilisant des lubrifiants, de la plombagine ...
Pour mesurer le rendement il faut mesurer :
- le travail effectué
(quantité d'eau pompée d'une hauteur donnée, nombre de tours avec un
couple donné).
- la chaleur fournie (au début mesure de la quantité de
charbon puis quantité de vapeur ce qui élimine le rendement de la
chaudière).
Le rendement étant le rapport des 2.
Mais il n'y a pas de capteur à réponse
rapide permettant se suivre l'état de la
vapeur en cours de cycle.
Exemple : Mesures effectuées par G Hirn
Citation de G Hirn : "La moindre expérience sur une machine à vapeur,
pour être concluante, pour embrasser les divers phénomènes variés et
simultanés qui s'y présentent, exige la présence de trois observateurs
au moins, doués d'une patience à toute épreuve."
Exemple de mesures très précises et sur longue durée (1 semaine)
: Voir les détails ↓
Méthodes pour effectuer les mesures décrites par M. Leloutre
(collaborateur de G Hirn) dans le livre "Recherches expérimentales sur
les machines à vapeur" (lien pour le livre
en ligne) :
Utilisation
de manomètres à tubes de mercure pour mesurer les
pressions, petits tubes de cuivre remplis d'huile insérer dans les
canalisations avec des thermomètres précis plongés dans l'huile pour
mesurer les températures de vapeur, mesure
de la consommation d'eau le matin quand l'eau ne bout plus pour avoir
un niveau stable et précis, récupération du charbon imbrûlé dans la
chaudière, dans l'indicateur de Watt utilisation de 2 ressorts (un fort
pour les pressions supérieures à la pression atmosphérique et un plus
faible pour les pressions inférieures) pour améliorer la précision.
grandeurs observées : hauteur eau chaudière, pression chaudière et
condenseur, température fumée en différents points de la chaudière,
température vapeur dans la chaudière et à l'entrée du cylindre, nombre
de tours machine,
consommation charbon et eau, relevés de l'indicateur de Watt.
Les jours de la semaine utilisation de la machine pour faire
fonctionner l'usine (degré d'admission fixe, ce sont les autres
machines qui s'adaptent à la charge variable des machines de l'usine)
puis le dimanche la machine est déconnectée de l'usine et on mesure son
couple avec un frein de Prony pour obtenir la même vitesse avec le même
degré d'admission que durant la semaine. réduire ↑
Cheval vapeur :
Une
brasserie de Londres utilisait un manège de chevaux. Pour vendre sa
machine Watt devait dire combien de chevaux elle remplaçait. Il mesura
la puissance des chevaux du manège en mesurant la vitesse de levée d'un
poids. Leurs chevaux étaient plus puissant que la moyenne, aussi le
cheval vapeur est supérieur (d'un tiers environ) à la puissance moyenne
d'un cheval.
Rq : un homme qui lève une pelle de 3 kg à 1 mètre de haut toutes les 5
secondes (17 tonnes en 8 heures de travail) développe une puissance de 6 watts (= mgh/t = 3 * 9.81 * 1 / 5).
Un cycliste en forme développe 150 watts (400 w maxi pour un coureur professionnel).
Anomalies constatées
Eau manquante
En
mesurant la consommation d'eau on constate que le volume de vapeur
absorbé est très supérieur (de 20 à 40 %) au volume théorique (calculé
à partir du
volume du cylindre et du nombre de tours de la machine). On parle alors
"d'eau manquante".
Certains
émettent l'hypothèse d'un entraînement d'eau dans la vapeur (petites
gouttes) : cette idée fut longtemps admise car la seule qui expliquait
le phénomène. En fait Hirn, en prélevant de la vapeur avant le cylindre
et en l'analysant avec un calorimètre a montré que cette eau entraînée
ne représentait qu'au plus 5% de l'eau manquante.
Courbe de détente
La courbe de détente de la vapeur vue par
l'indicateur de Watt suit la loi de Mariotte (PV = cste). Cela voudrait
dire que la vapeur se détend à température constante donc avec apport
de chaleur (mais d'où viendrait cette chaleur ?).
Espace mort :
Quand le piston est en fin de course, il y a un espace entre le piston
et le fond du cylindre. Ce volume, ajouté à celui de la conduite qui
relie le fond de cylindre au tiroir est appelé espace mort. Au début de
l'admission, ce volume est rempli de vapeur qui ne travaille qu'en
participant à la détente (elle ne bouge pas directement le piston).
Cette vapeur travaille moins, d'où une perte à chaque cycle.
Explication avec la théorie expérimentale de G Hirn : influence des
parois
Les citations ce cette page sont tirées du livre de Gustave Adolphe
HIRN
:
"Exposition analytique et expérimentale de la théorie mécanique de la
chaleur"
Chez Gauthier-Villars (1875 2 volumes)
(lien pour le livre en ligne)
Influence des parois du cylindre sur le cycle de la
vapeur dans la
machine (
Théorie de G Hirn)
- admission
En
fin d'échappement, les parois du cylindre et du piston sont à une
température proche de celle du condenseur. Lors de l'admission
suivante, la vapeur chaude va se condenser sur les parois pour les
réchauffer.
C'est ce qui explique l'eau manquante (en plus, les surfaces mouillées
conduisent mieux la chaleur de la vapeur !!).
- détente
la pression diminuant, l'eau sur les parois va se vaporiser en prenant
leur chaleur pour la redonner à la vapeur. C'est ce qui explique la
courbe de détente proche de la loi de Mariotte. Mais le piston en se
déplaçant découvre des parois froides où il peut y avoir condensation.
- échappement
la pression tombe subitement. Si les parois sont sèches leurs
température baisse lentement, mais si elles sont mouillées, l'eau en
s'évaporant va prendre la chaleur des parois et cette chaleur va
partir, avec la vapeur, en pure perte vers le condenseur ( ce que Hirn
appel "refroidissement au condenseur").
En 1900 grâce au
révélateur de M Bryan Donkin on peut voir la vapeur se
condenser (grâce à des tubes en verre) dans une machine en
fonctionnement.
Citation de Hirn pour répondre aux objections sur le temps des
condensations/évaporations : Voir la citation ↓
"Quand une vapeur saturée est introduite dans un réservoir dont les
parois n'ont pas la même température, la tension finale de la
vapeur est celle qui répond à la température la plus froide.
La rapidité avec laquelle la masse entière arrive à cette tension
minima est toujours en quelque sorte infinie par rapport à celle
avec laquelle a lieu un changement de température et de pression qui se
fait dans une masse gazeuse par propagation successive de
chaleur.
On voit que la cause la plus désastreuse de perte de chaleur c'est
l'évaporation instantanée de l'eau qui reste
le long des parois
des cylindres à la fin de la détente et au moment où se fait
l'échappement au condenseur." réduire ↑
Grâce à ses mesures précises il peut connaître, pour chaque cycle, la
quantité de vapeur introduite avec sa pression et sa température, le
relevé de l'indicateur de Watt fournissant les pressions de début et
fin de détente.
A partir de ces données et des équations de la
thermodynamique naissante, il calcule la quantité de chaleur fournie
par les parois pendant la détente pour que la vapeur arrive à la
pression mesurée en fin de détente (il la transforme en quantité d'eau
"équivalent parois"). A partir de là il calcule le travail effectué par
le poids de vapeur dans le cylindre (volume en fin d'admisson) plus "l'eau équivalent parois". Ce calcul
donne un travail très proche de celui mesuré sur l'indicateur de Watt
(la surface sous la courbe de détente) ce qui valide l'hypothèse de
condensation de l'eau sur les parois.
En comparant la quantité d'eau
condensée à l'admission et celle qui est utile pendant la détente on
mesure la chaleur perdue pendant l'échappement (27% dans l'exemple
traité).
Ces calculs ne peuvent être fait qu'après l'expérience : la quantité
d'eau "équivalent parois" dépend de la forme de la machine et ne peut
être calculée d'avance d'où le titre "théorie expérimentale". réduire ↑
Solutions :
Enveloppe de vapeur :
On crée une
enveloppe autour du cylindre dans
laquelle circule de la vapeur (issue directement de la chaudière) pour
maintenir les parois à une température supérieure.
Créée par Watt elle fut abandonnée (à tort) car l'enveloppe augmente la
surface de contact vapeur/air extérieur d'où un refroidissement
supérieur (en fait le bénéfice pendant la détente compense largement
cette perte).
Elle sera réintroduite surtout sur les machines fixes et marines après
1850.
(Ci-contre le cylindre d'une machine Farcot).
Citation de Hirn
"Avec l'enveloppe, les parois ne cèdent pour ainsi dire ni plus ni
moins de chaleur que sans elle, mais elles la cèdent en temps opportun
à la vapeur pendant la détente et augmentent ainsi considérablement et
gratis le travail rendu, tandis que, sans l'enveloppe, elles la cèdent
en pure perte à la vapeur qui se jette au condenseur."
Surchauffe :
La vapeur est
chauffée au dessus de la température d'ébullition. Sur
les machines à piston elle a pratiquement le même effet que l'enveloppe
à vapeur : elle limite la condensation sur les parois.
Ainsi la surchauffe améliore nettement le rendement pratique (le manuel
de l'ingénieur de locomotive Henschel indique une économie en charbon
de 21 % pour une surchauffe à 400°C). Cette amélioration pratique est
très supérieure à celle théorique sur une machine parfaite.
(Ci-contre le surchauffeur d'une locomotive)
Au début l'idée était de sécher la vapeur (évaporation de l'eau
"entraînée").
Problèmes : la température ne doit pas être trop élevée pour ne pas
détruire l'huile,
tenue des tubes surchauffeurs (la décomposition de l'eau entraîne la
formation de petites particules d'oxydes de fer qui abîment la machine).
Utilisé
dans la marine dans les années 1860, abandonnée au profit des
enveloppes de vapeur avec les machines à expansion multiple.
1898 surchauffeur Schmidt pour les locomotives. Ces machines tournent
vite et dans ce cas la surchauffe est plus efficace que l'enveloppe.
Les turbines n'ont pas de problème de parois et permettent de détendre
complètement la vapeur et donc d'exploiter tout le potentiel de la
vapeur surchauffée. La surchauffe procure un gain de rendement
thermodynamique (voir page Energie dans les machines).
Admission et échappement
séparés, diminution au maximum des espaces morts :
Le tiroir à l'avantage d'être simple, mais le conduit qui relie le
cylindre à la lumière du tiroir augmente l'espace mort et il est soumis
tantôt à la température de la chaudière (admission), tantôt à celle du
condenseur (échappement) d'où des condensations et des pertes.
D'où l'idée d'utiliser 4 tiroirs (ou soupapes) : 2 de chaque coté (un
pour l'admission l'autre pour l'échappement).
1849 Corliss
utilise des obturateurs rotatifs (repères 2 admission ouvert à gauche,
3 échappement ouvert à droite)
avec un mécanisme de commande qui permet un réglage précis de la
détente.
L'exposition de 1867 la rend célèbre et assure sa diffusion en Europe.
1867 L'entreprise
Sulzer fabrique des machines avec soupapes double sièges (S1 et S2). La
vapeur passe par 2 chemins (1 et 2) (extérieur et intérieur de la soupape) : grande section de passage pour un
petit déplacement de la soupape.
Les 2 sièges ont des diamètres proches : il faut un faible effort pour
ouvrir la soupape.
Un mécanisme de commande à déclic permet un réglage précis de la
détente (voir chapitre distribution).
Les flèches indiquent les tiges de soupapes
Les flèches indiquent les tiges de soupapes
Machines à plusieurs expansions :
On détend la vapeur dans
plusieurs cylindres en cascade (haute pression, puis moyenne pression
puis basse pression). L'échappement de l'étage précédant sert
d'admission de l'étage en cours. La détente est plus poussée et la pression de vapeur peut être plus élevée. Il y a moins d'effet paroi car
la chute de température est répartie : la température varie moins dans
chaque cylindre. De même, le cylindre hp est plus petit, son espace
mort l'est aussi.
Ces machines obtiennent ainsi un meilleur rendement.
En caricaturant, si on fait beaucoup d'étages on obtient une
turbine !!
Autre avantage : répartition des efforts.
A gauche machine
de Woolf : l'échappement du cylindre HP sert d'admission au cylindre BP
: les 2 pistons se déplacent en même temps. (plus simple mais moins
performant)
A droite compound : il y a un réservoir intermédiaire : les 2 pistons
sont indépendants. La pression du réservoir dépend du réglage des 2
distributions.
Pionniers : Woolf 1804 machine avec 3 bars de pression HP (voir ci
dessus), Roentgen 1829 réalise 30 à 35 machines compound à 5 bars pour
bateaux à roues avec de bons résultats mais sans suites.
1854 premiers essais en Angleterre : John Elder fabrique 111 machines
(avec compound consommation passe de 2 à 1,5 kg de charbon / cheval
heure).
1860 : besoin de machines puissantes et économes pour la marine :
développement du compound.
1871 : amirauté britannique adopte la double expansion.
1875 : première locomotive compound Mallet. Il faut du temps pour
accepter l'intérêt de cette technique plus complexe (certains réseaux,
comme aux Usa, préfèrent garder la simplicité de la simple expansion
(moindre coût de construction et d'entretien) quitte à consommer plus).
1885 : triple expansion (9 bars, consommation passe à 600 g / cv h).
1888 : tous les paquebots sont en triple expansion.
1900 : machines fixes pour produire de l'électricité utilisent
l'expansion multiple (pression HP 10 bars).
Machine équicourant (flot unique) :
1900 : machine
équicourant : la vapeur entre d'un coté du cylindre et sort au milieu
(quand le large piston découvre la lumière d'échappement) ce qui limite
l'effet de paroi.
(Au niveau de l'admission, de chaque coté, le
cylindre est plus chaud qu'au milieu : il faut l'usiner en forme de
barrique pour tenir compte de la dilatation différente).
L'échappement n'est ouvert qu'un court instant ce qui provoque une
forte compression qui limite un peu le rendement.
Machine rapide :
1870 - 1890 : des machines rapides (200 à 600 tours/minute) à simple effet
(la vapeur n'agit qu'au dessus du piston) furent construites. La
vitesse limite l'effet
des parois, mais les lois de l'écoulement des fluides n'étant pas
établies les sections de passage de la vapeur n'étaient pas adaptées ce
qui limite leur rendement.
Ces machines simples (pas d'étanchéité de la tige de piston
à réaliser) ont une structure proche de celle d'un moteur à explosion.
Diffusion lente des solutions
La difficulté d'effectuer des mesures fiables, les lents progrès dans
la compréhension théorique et pratique du fonctionnement, les
habitudes, tout cela explique que des solutions, mise en place par des
pionniers, n'ai pas été retenues immédiatement, mais parfois des
dizaines d'années après.
Citation de G Hirn pour l'enveloppe :
"L'enveloppe permet une amélioration du rendement de 10 à 25 %. Dans
les expériences soit dynamométrique, soit calorimétriques, qui ne sont
conduites qu'avec un soin médiocre, des différences de 10% entre les
résultats obtenus ne s'aperçoivent d'ordinaire plus.
Avec une machine dont l'enveloppe ne donne que 10% on pourra croire le
résultat nul; avec une autre dont l'enveloppe donne 25% on pourra
conclure 35%. Si, en outre, nous faisons maintenant une part
indispensable à l'esprit d'exagération, plus fréquent qu'on ne croit,
même chez des hommes sérieux et intelligents, on n'est plus étonné des
résultats absolument nuls ou par trop élevés que les divers
observateurs ont prêtés à l'action de l'enveloppe".
Survol de l'histoire de la thermodynamique
Après beaucoup d'expériences et de mesures (dilatation, changement de
masse volumique des liquides, mélanges de liquides à différentes
températures, plongé de masses de métaux chauds dans des liquides)
les
savants du 18ième siècle ont fait la différence entre température
(intensité) et chaleur (quantité), ont mesuré (calorimétrie) la chaleur
nécessaire pour élever la température d'un corps (chaleur spécifique,
différent pour chaque matière), la chaleur pour évaporer un liquide ou
condenser un gaz (chaleur latente), mesuré des points fixes
(température de fusion, d'ébullition variables avec la pression).
La chaleur est considérée comme une substance (un fluide) sans masse,
imbibant les corps, appelé le "calorique". Cette théorie (que l'on sait
fausse aujourd'hui) permettait de prédire les comportements des corps
face à la chaleur. Quelques savants minoritaires liaient plutôt la chaleur au mouvement (modèle cinétique de la chaleur).
Carnot étudie l'amélioration des machines thermiques :
Il étudie les relations (échange de chaleur et de travail) d'un système
isolé avec l'extérieur. Les seuls paramètres observables sont la
température, le volume et la pression d'une masse donnée de fluide. La
machine est étudiée sur un cycle fermé (le système se retrouve à la fin
dans le même état qu'au début). Il démontre (ce qui sera appelé 2ième principe)
- la chaleur n'engendre de puissance motrice qu'à la condition de
passer d'un corps chaud à un corps froid. (S'il n'y a qu'une source de
chaleur, il n'y a pas production de travail).
- le rendement est maximal sur un cycle réversible :
exemple de cycle réversible le cycle de Carnot : Voir les détails ↓
. au départ le fluide est à la pression p1 et à la température t1.
compression adiabatique (sans échange de chaleur) : un piston comprime
le gaz dans un cylindre parfaitement isolé pour atteindre p2 t2 (la
transformation est réversible car si le piston reviens à son point de
départ le gaz revient à p1 t1).
. puis détente isotherme (température constante) : le piston détend le
gaz dans un cylindre en contact avec un réservoir de chaleur maintenu à
la température t2 (source chaude). C'est un temps moteur : le piston
fourni du travail à l'extérieur et la source chaude fourni de la
chaleur au gaz pour maintenir sa température à t2. (la transformation
est réversible car si le piston reviens à son point de départ, le gaz
revient à p2 t2 en fournissant du travail au gaz et en rendant de la
chaleur à la source chaude).
. puis détente adiabatique jusqu'à la température t1. C'est également un temps moteur.
. puis compression isotherme : le piston comprime le gaz dans un
cylindre en contact avec un réservoir de chaleur maintenu à la
température t1 (source froide) jusqu'à revenir à p1 t1.
Actuellement aucune machine ne suit ce cycle qui donnerait pourtant le meilleur rendement.
- ce rendement maxi ne dépend que des températures des 2 sources et non
du fluide utilisé ou des transformations qu'il subit pourvu qu'elles
soient réversibles.
Le travail de Carnot reste inconnu jusqu'à ce que Clapeyron le reprenne et le complète.
Vers 1830 grâce à la découverte des thermocouples on dispose de
thermomètres sensibles : on montre que le rayonnement thermique des
pièces chaudes se comporte comme la lumière (nature ondulatoire) ce qui
entraîne (entre autre) la mort du "calorique" et le ralliement au
modèle cinétique de la chaleur.
Vers 1850 Joule montre l'équivalence chaleur/travail (le travail
d'un poids qui chute chauffe l'eau d'un calorimètre) : au début un
poids entraîne un générateur électrique qui chauffe une résistance qui
chauffe l'eau d'un calorimètre puis le poids entraîne des palettes qui
tournent dans l'eau d'un calorimètre.
Clausius formule mathématiquement les 2 principes :
- 1 conservation de l'énergie : énergie interne = travail + chaleur U = W + Q
- 2 voir ci dessus Carnot. Le rendement maxi pour une machine
réversible = 1 - T1/T2 ( = 1 - température source froide / température
chaude)
entropie : ds = dq/t ; delta S=0 pour une transformation réversible si non delta S>0.
L'entropie peut être également considéré comme la mesure du désordre
d'un système. Quand l'énergie est sous forme ordonnée (ex énergie
mécanique du volant sur une machine : toutes les molécules bougent en
même temps dans la même direction, énergie électrique : les électrons forment un courant) il
est facile de la transformer avec un bon rendement. Pour la chaleur qui
est sous forme très désordonnée (les molécules bougent dans tous les
sens) la transformation en énergie plus ordonnée se fait avec fuite de
chaleur (le rendement est limité).
Fin 19ième : mécanique statistique : Maxwell, Boltzmann : en
utilisant les probabilités, ils calculent, en moyenne, les chocs des
molécules entre elles et avec les parois et établissent un lien entre
la température et la "force vive" (un demi de m v au carré) des
molécules.